Le livre de chez Robert Laffont dans ma boîte à lettres
Ce matin, l'envellope défiait les hautes herbes, appuyée sur le pylone d'électricité: Le courrrier venait de France et le facteur aime à exposer les plis les plus exotiques. "De veurás, ha rebut el"Home de Kaboul"?..." diront mes voisines de l'île de Formentera.
En 2000, enthousiaste, j'avais proposé à mon éditrice française un roman qui ne peut se lire que sur Internet. L'oeil noir, théâtrale, Sarah Bernardht m'avait répondu que je participais à la prochaine disparition du livre. Je suis heureuse et fière qu'en seulement 11 ans les temps aient changé à ce point qu'un éditeur français, Robert Laffont, non seulement connaisse mais aussi s'ose à utiliser Internet. Je suis ravie d'avoir été sélectionnée pour participer à cette intéressante expérience littéraire, qui j'espère sera bientôt imitée puisque les éditeurs français sont connus pour être très Panurgiens.
Je n'ai pas résisté, j'ai déchiré l'envellope. J'aime les livres blancs des dernières épreuves, ils ont une odeur différente de ceux imprimés en cuadricolor. Quand on les lit en public, tout le monde sait que l'on est en train de lire un livre spécial, même ceux qui ont du mal à lire le titre, et c'est assez réconfortant pour l'ego.
Mais, dans la lettre de bienvenue, le projet de couverture me fait instannément grimacer: vais-je devoir me taper une bonne grosse merde pseudo-thriller avec sous-implications philosopho-politiques, corruption pétrolifère et autres villepineries à l'horizon? Un roman français qui se la joue US? Je comprends que l'on se réfère à la littérature nord-américaine, c'est la meilleure du monde. En anglais.